lundi 11 mai 2015


Bonjour à tous,

En ce mois de mai c’est le retour de ma chronique manga et aujourd’hui je vais jouer sur la corde « nostalgie » qui sommeille en vous. Avec un titre à la fois récent mais tout droit sortie de notre enfance :

Scénario : Motoei Shinzawa
Dessins : Motoei Shinzawa

Le collège Fou fou fou, ou en japonais "Kimengumi" est un shonen  manga de Motoei Shinzawa publié dans le Shonen Weekly jump entre 1980 et 1987 et  adapté en 26 tomes. Il se divise en 2 parties « Sannen Kimengumi » pour la partie collège en 6 tomes et « High school Kimengumi »  en 20 tomes pour la partie lycée. En France seule la partie lycée a été publiée en 13 tomes aux éditions Tokam entre juillet 2000 et novembre 2011.
La série est surtout connue chez nous pour son adaptation TV dans le club Dorothée à partir d’avril 1996. Celle-ci compte 86 épisodes en tout d’une douzaine de minutes.

Aujourd’hui je ne vais pas pour autant vous parler de ce manga précisément mais plutôt du « reboot » parue plus récemment chez nous. Il s’agit de « Flash Kimengumi » parue au japon entre 2002 et 2005 en 3 volumes et chez nous aux éditions Black Box en février 2014.

Synopsis :
L’histoire prend place en milieu scolaire et démarre par l’arrivée de Yui une jeune collégienne qui s’ennui et rêve d’évasion. Elle va faire la connaissance de Chie qui va devenir sa meilleure amie et surtout d’une bande de 5 garçons multi-redoublants, les plus gros cancres du collège qui se font appeler "le Kimengumi" (« Les joyeux loufoques » dans notre série VF). Ces derniers ont pour particularité d’avoir des visages très singuliers et de faire n’importe quoi et c’est ce qui va pimenter la vie de Yui. Ils croiseront également d’autres bandes comme les costauds, les beaux gosses…
L’histoire se poursuivra ensuite au lycée.


Zéro scénario et pourtant d'une richesse… :
Ce manga a pour particularité de ne pas avoir d’histoire de fond. En effet il s’agit d’une succession de mini histoires prétextes à toute une série de gags comme par exemple le concours de bonhommes de neige, la partie de golf, le camping…
Ce qui fait la richesse de ce manga n’est donc pas son scénario mais plutôt la qualité de ces personnages et en particulier ceux du Kimengumi évidemment.
Nous avons là, 5 caricatures qui chacune apporte au comique de l’œuvre. Tout d’abord Rei Ichido le leader certainement le plus stupide de la bande, il possède un corps très particulier qui défie toutes les lois de la physique. Nous avons ensuite Go Reietsu le bras droit de Rei, fan de catch et de saké, son corps est particulièrement poilu. Jin Daima qui ne pense qu’à dormir et manger. Kyoshi Shusse le pervers. Et enfin Dai Monohoshi qui se prend pour une fille.
Chaque personnage possède un style graphique et un caractère particulier, réunissez les et vous obtiendrez un grand n’importe quoi bourré d’humour.
Et je ne parle là que des 5 personnages principaux, tout au long de leurs aventures ils croiseront d’autres bandes qui elles aussi possèdent des personnages haut en couleurs.

Maintenant, si on regarde l’œuvre avec un œil moins naïf, il peut s’agir finalement d’une caricature du système scolaire japonais. Celui-ci s’apparente beaucoup au notre ce qui explique en partie le succès de la série en France, mais nous permet de comprendre que l’auteur dénonce ainsi un système très sectaire où seules ceux qui rentrent dans le moule réussissent et ne laisse pas sa place à l’excentricité ou la créativité. L'anime aurait pu être en ce sens censurée au Japon, qui quoi qu'en pensaient nos amis politiques français de l'époque, était très regardant sur ce qui était proposé à la télévision pour leurs bambins.


Qu’en est-il de la réalisation ?
Nous sommes certes sur un reboot mais s'agissant d’un auteur de la fin des années 80, le style graphique est effectivement daté. Nous n’avons pas tous les détails que l’on peut trouver aujourd’hui dans nos mangas. Les traits sont grossiers les décors sont simplistes, le découpage des cases est très carré et manque de dynamisme par moment. L’influence est plus proche de Tezuka (auteur entre autre d'Astro boy) que de Takehiko Inoue (auteur de slam dunk).
La réalisation est équivalente à la fin de la 2nd série « High school Kimengumi », qui est tout de même nettement au-dessus de « Sannen Kimengumi »
Mais est-ce bien important dans un manga d’humour ? Car au-delà de cette simplicité le dessin colle parfaitement à l’ambiance du manga. Les traits sont simples mais d’une efficacité redoutable. L’auteur arrive en si peu de traits à donner à ses personnages des expressions uniques et rares comme aucun autre mangaka. En ce sens la réalisation n’est absolument pas préjudiciable à l’œuvre je dirai même qu’elle renforce le côté comique du manga.
Le seul gros reproche que je peux faire à ce reboot c’est le fait que certains personnages soient relégués au second plan. Je pense notamment à Dai ou Chie, ou même certaines bandes qui n’existent pas du tout dans "Flash Kimengumi" comme les « Bucheurs ». En effet il n’y a que 3 volumes contre 26 pour l’œuvre originale et c’est bien trop peu pour pouvoir développer correctement tous les personnages de la série.

Pour aller plus loin : "En savoir plus sur l’œuvre" :
Cette dernière partie qui a été introduite dans ma dernière chronique me permet d’aller un peu plus loin que la simple critique du manga. Aujourd’hui je vais vous faire part d’anecdotes ou de détails qui tournent autour de cette œuvre et que vous ne trouverez certainement pas dans toutes les critiques sur le net.

1- Motoei Shinzawa a une santé assez fragile et par 2 fois il a dû stopper brutalement sa série phare que ce soit "High school Kimengumi" et par la suite "Flash Kimengumi". Ces 2 séries aurait pu être plus longues. C’est dommage.

2 -Comme je le disais plus haut seule la seconde série « High school Kimengumi » est parue en France aux éditions Tokam. Et bien ce n’est plus vrai, depuis mars dernier et devant le succès des ventes de « Flash Kimengumi », Black Box édition a décidé de ressortir les 6 premiers volumes de la série « Sannen Kimengumi ». Je me les suis procuré et c’est du coup l’occasion de comparer rapidement les 2 versions.
D’un point de vue dessin c’est nettement moins bon comme je le disais plus haut, jugez par vous-même :

"Sannen Kimengumi"


"Flash Kimengumi"

Par contre là où la partie collège ne représente qu’un volume dans « Flash Kimengumi », ici nous en avons 6, et en ce sens les personnages ont tous le droit à un traitement de faveur nettement plus approfondie.
Les 2 versions valent tout de même le coup d’être lues car les histoires sont différentes.

3 – Je vous disais également que la série animée possède 86 épisodes dont 5 uniquement se déroulent au collège. Le ratio des 6 volumes sur les 26 n’est pas respecté dans l’anime. Et pourtant bien que l’histoire se déroule quasi exclusivement au lycée, la grande majorité des mini histoires sont celles de la partie collège. Les producteurs ont juste modifié les décors et les uniformes. Ceci s’explique par le fait que la série « Sannen Kimengumi » est bien plus drôle que sa suite.
Pour exemple la scène du générique français où Ray est ligoté et fonce droit vert un arbre (face à la caméra) est une scène de "Sannen Kimengumi".

4 – Dernière chose que je vous apprendrai sur cette œuvre, c’est que chaque nom japonais de personnage est en fait un jeu de mot. Ceci n’est pas bien retranscrit dans l’anime et pas toujours expliqué dans le manga, même si celui-ci bénéficie des noms japonais.

Voici quelques exemples pour illustrer mon propos :



ICHIDO Rei = "Tout le monde, saluez !"

En référence au « Rei ! » de salue dans les arts martiaux.








DAIMA Jin = "Le grand démon"

On retrouve le DAIMA comme pour le démon Piccolo Daimao de Dragonball.








KAWA Yui = "Mignonne"

Si on colle les 2 mots et qu’on ne prononce pas le « u » de « Yui » on entend Kawaii qui signifie mignon en japonais





L'auteur a énormément travaillé sur ce point mais pour nous qui ne sommes pas initié au japonais nous passons malheureusement totalement à côté de cette subtilité particulière à l'oeuvre.

En bref :
Pour conclure je dirai que ce reboot, bien qu’un peu court vaut le coup qu’on s’y attarde. On passe un bon moment, c’est débile à souhait et très reposant pour le cerveau.
Par ailleurs l’édition est de très bonne facture les mangas sont plus grands, plus épais et le papier de bonne qualité. De plus il n’y a pas de sur-couverture ce qui donne un look vintage qui colle parfaitement avec l'époque de la série. Enfin les traducteurs se sont attachés à utiliser les vrais noms des personnages et à expliquer certains jeux de mots.

Je lui attribuerai donc la note de : 


Si vous désirez les lire il faudra vous procurez les tomes sur le site de Black Box ici, ou bien sur le site de la Fnac car ils ne sont pas présents sur l’application « Manga Rock ».

Je vous laisse donc avec mon dessin sur cette série, réalisé aux promarkers et que vous pourrez retrouver dans la section « Fanart » :


Vous pourrez également retrouver cette chronique ainsi que les plus anciennes dans la section "Liens".

Merci d'avoir lu jusqu'au bout et n’hésitez pas à partager cet article s'il vous a intéressé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire